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Photo du rédacteurLizzie

Van Gogh : un peintre tardif incompris de son vivant

Dernière mise à jour : 29 juin 2022

autoportrait réalisé en 1887

Vincent Van Gogh, peintre et dessinateur hollandais du XIXème siècle peindra seulement pendant les dix dernières années de sa vie de 1880 à 1890. Il apprit la peinture à la fois par lui-même et en prenant des cours. Il réalisa plus de 200 toiles et dessins, reflets du milieu artistique européen de son siècle. Il analysait les œuvres de grands peintres, notamment Rembrandt, Eugène Delacroix, Hiroshige, Paul Cézanne, Claude Monet, la liste est longue. Il allait dans des musées et des galeries d’art, échangeait beaucoup avec ses amis peintres Paul Gauguin, Emile Bernard, Anthon van Rappard et son frère Theo, un marchand d’art connu. Vincent s’est également intéressé aux estampes japonaises et aux gravures anglaises. Si l’artiste n’a été reconnu que par quelques peintres et auteurs en France, en Belgique, aux Pays-Bas et au Danemark de son vivant, c’est bien après sa mort, en 1930 que sa notoriété explose. Cette année-là, ses œuvres sont exposées au Museum of Modern Art de New York et font se déplacer 120 000 personnes. Aujourd’hui, on considère Vincent comme l’un des plus grands artistes au monde.




On connait aussi Van Gogh pour ses lettres, une correspondance en néerlandais, français et anglais avec sa famille et ses amis entre août 1872 et juillet 1890. C’est à son jeune frère et confident Theo, qu’il écrivait le plus. Il lui a dédié 652 lettres sur les 800. Ce corpus permet à ses proches de mieux le comprendre car il était sujet à une instabilité mentale et aux dépressions, du fait de ses rapports avec ses parents et ses nombreuses maladies (la schizophrénie, la bipolarité, la syphilis, le saturnisme, l’épilepsie du lobe temporal et la maladie de Menière) alimentées par l’alcool, l’absinthe, la malnutrition, le surmenage et l’insomnie. Ses lettres ont été exposées dans le même musée que ses peintures et dessins. En 1914, Johanna van Gogh, la femme veuve de Theo, publia les Lettres à Theo de Vincent Van Gogh qui avait demandé que toutes les lettres qu’ils avaient écrites soient gardées précieusement y compris toutes celles qu’il a reçues de ses proches.




Le 15 novembre 1880, Vincent s’inscrit à l’Académie royale des beaux-arts sous les conseils avisés du peintre néerlandais Willem Roelofs. Vincent commença les leçons de peinture principalement à l’aquarelle avec son cousin par alliance Anton Mauve, un peintre néerlandais qui lui transmis aussi la perspective. Dès 1881, Sien Hoornik, une prostituée pose pour lui. Pendant l’été 1882, il s’attaque à la peinture à l’huile. En dessin et en peinture, il explore différentes techniques et partage ses réflexions sur les peintures de Millet et Daumier. Au printemps 1883, il étudie sérieusement le dessin et finit par en réaliser. Cependant, il détruit la plupart car ceux-ci manquent de fraîcheur selon son frère.



Sorrow, 1882, mine de plomb, 45,5 x 29,5 cm



Entre 1882 et 1883, l’artiste veut rompre avec les conventions morales que lui impose le milieu social dont il est issu. Sa relation avec Sien Hoornik est finie. Il n’arrive plus à mener une existence normale et ressent une profonde détresse. Il se sent seul et déménage régulièrement. Son seul remède est la peinture alors il s’y acharne. Il finit par rentrer chez sa famille qui lui aménage un atelier dans lequel il va faire ses preuves qui confirme ses talents de dessinateur et de peintre. Il réalise des séries de peintures sur des thèmes différents et en particulier les tisserands. L’artiste donne aussi des cours de peinture à des amateurs.




Les mangeurs de pommes de terre, 1885, huile sur toile, 33,5 x 44,4 cm





En 1886, Vincent s’installe à Paris chez Theo et veut découvrir la peinture impressionniste. Il voit les derniers tableaux de Claude Monet et d’Auguste Renoir. En 1887, il assiste à la rétrospective de l’œuvre de Millet. Il découvre le néo-impressionnisme et va souvent à l’Académie du peintre Cormon. Là-bas, il y rencontre Henri de Toulouse-Lautrec qui l’initie aux profondeurs psychologiques du portrait, et John Peter Russell qui réalise son portrait, et bien d’autres. Par l’intermédiaire de son frère, il rencontre également d’autres impressionnistes, cette fois anticonformistes, comme Paul Gauguin et Camille Pissaro qui lui apprend les nouvelles idées sur la lumière et le traitement divisionniste des tons.

Van Gogh réalisé par John Peter Russell en 1886


Dans la boutique du Père Tanguy, un marchand de couleurs, il fait la connaissance de Paul Signac qui devient son ami et qui va travailler à ses côtés la même année. Van Gogh essaie l’aplat coloré, une technique qui consiste à utiliser sur une surface une teinte uniforme qui ne change ni de couleur ni de luminosité. Ses toiles sont de plus en plus colorées. Les artistes Louis Anquetin et Emile Bernard l’initie au cloisonnisme, un mouvement artistique de la fin du XIXème siècle. C’est à ce moment-là que l’artiste s’oriente vers l’impressionnisme et produit un bon nombre de tableaux. Néanmoins, il consomme de l’absinthe qui le fatigue et aggrave sa santé mentale.




Le 20 février 1888, Van Gogh emménage à Arles et loue un atelier pour poursuivre sa passion. Au printemps, il réalise des tableaux et notamment trois triptyques : Les Vergers fleurissants. Il peint la famille Rolin dans une série de tableaux et commence celles des Tournesols. L’artiste a un rêve. Il veut réunir une communauté d’artistes pour partager leurs expériences et les recherches sur l’art. Le 23 octobre, Paul Gauguin le rejoint pour travailler avec lui dans ce but. Cependant, les deux artistes ne s’entendent pas bien et la tension monte. Le 23 décembre, après la plus violente des disputes, Vincent se coupe l’oreille gauche. Il y aura plusieurs thèses à ce sujet mais selon le témoignage de Gauguin soutenue par le musée Van Gogh

d’Amsterdam, l’artiste aurait menacé avec un rasoir Gauguin qui s’est enfui. Alors seul et dans un accès de délire, Van Gogh se tranche l’oreille et part l’offrir à une domestique du coin. Le lendemain, il est soigné à l’hôpital et son frère, inquiet pour sa santé lui rend visite. Trente personnes signent une pétition qui demande l’internement et l’expulsion de l’artiste d’Arles. On lui reproche de troubler l’ordre public. Le docteur Delon appuie cette pétition en demandant son internement pour hallucinations auditives et visuelles. D’autre part, le commissaire de police d’Ornano affirme dans un rapport que l’artiste devient dangereux pour la sécurité publique.







En 1889, Vincent peint son Autoportrait à l’oreille bandée, une huile sur toile de 60,5 x 50 cm. Après de nouvelles crises, il est interné à l’hôpital d’Arles sous les ordres du maire et maintient un lien avec l’art parisien grâce à sa correspondance par lettres avec Theo. Van Gogh échoue avec son projet d’unir des artistes mais poursuit jusqu’à sa mort le dialogue par lettres avec ses amis peintres et notamment avec Gauguin malgré leurs frictions.








Le 8 mai 1889, l’artiste intègre de lui-même un asile d’aliénés dans lequel il restera un an. Il se trouve à Saint-Rémy-de-Provence dans le département des Bouches-du-Rhône. Malgré la fragilité de son état de santé et de son mental, il continue à peindre, excepté lors de ses crises de démence. Une pièce transformée en atelier lui est dédiée au rez-de-chaussée de l’asile. Cette période lui inspire des spirales et des remous qu’il met dans ses tableaux comme sa célèbre toile La Nuit étoilée, 1889, huile sur toile 74 x 92 cm.




A sa sortie de l’asile le 19 mai 1890, Van Gogh commence à être connu. Deux de ses œuvres sont exposées à la 5e exposition annuelle de la Société des artistes indépendants de Paris. Un article parait également dans la revue le Mercure de France. Il est écrit par Albert Aurier, un écrivain, poète, critique et théoricien de l’art français de la fin du XIXème siècle, qui souligne l’importance de ses recherches pour la première fois.


Après l’asile, Vincent part rejoindre son frère et s’installe à Auvers-sur-Oise, une commune située en région parisienne. Le docteur Paul Gachet, peintre amateur et ami de Paul Cézanne et d’autres peintres impressionnistes, veille sur Vincent qui est au sommet de sa maîtrise artistique. Il va représenter dans ses œuvres la vie paysanne et l’architecture d’Auvers-sur-Oise dans près de 70 tableaux. Il est de plus en plus reconnu dans le milieu artistique. On voit paraitre des articles de presse parisienne, bruxelloise et néerlandaise.


Alors que Theo retourne aux Pays-Bas car son fils est malade, l’instabilité mentale de Van Gogh refait surface en fin juillet 1890. Le 27 juillet, il peint sa dernière toile Racine d’arbre et se tire une balle de revolver dans la poitrine. Il meurt deux jours après, à l’âge de 37 ans. En tout, l’artiste a réalisé près de 900 tableaux et un millier de dessin. Son œuvre postimpressionnisme inspirera l’expressionnisme et le fauvisme.

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